La Vierge Marie, de l'Eve nouvelle à l'Immaculée Conception

Publié le 18 Février 2024

La Vierge Marie, de l'Eve nouvelle à l'Immaculée Conception
Marie nouvelle Eve chez les premiers pères de l'Eglise


Cet article fait partie d'une série visant à adresser divers points soulevés par l'éminent blog  par la foi. Nous pouvons remarquer l'approfondissement des études concernant la Vierge Marie en tant que nouvelle Ève alors que cette appellation en provenance directe du deuxième siècle est capitale pour ce qui concerne l'Immaculée Conception. Sans plus attendre, entrons directement dans le vif du sujet.

Marie comme nouvelle Eve ne figure pas dans les Ecritures. Pour autant, c'est une appellation récurante des pères de l'Eglise. Et notamment, chez Saint Irénée  disciple de Saint Polycrarpe lui même disciple de l'Apôtre St Jean. Il « fut éduqué par les Apôtres  et   vécut avec nombreux de ceux  qui avaient vu le Seigneur ; il fut aussi  établi par les Apôtres en Asie comme évêque  de l’Eglise de Smyrne » (Adversus Haereses III, 3,4 ; Historia ecclesiastica IV, 14, 3,4,), ce qui confère à Saint Irénée une position de premier plan - à travers son maître Polycarpe - en tant que témoin des apôtres, ainsi que la Vierge Marie, puisqu'elle a vécu avec Saint Jean à Éphèse, située à 80 km de Smyrne.
Sans plus tarder, voici quelques citations des Pères de l'Église concernant Marie en tant qu'Ève nouvelle. Nous n'avons évidemment pas la prétention d'être exhaustifs ici. La recherche de ces sources ayant pris un certain temps, il semble que la renommée de leurs auteurs soit suffisante pour illustrer l'universalité de l'image de l'Ève nouvelle dans l'Antiquité. 

  • St Justin, dans son dialogue avec le juif Tryphon : «Ève, encore vierge et sans tache, écoute le démon : elle enfante le péché et la mort; Marie, également vierge, écoute l'ange qui lui parle; elle croit à sa parole, elle en ressent de la joie lorsqu'il lui annonce l'heureuse nouvelle, c'est-à-dire lorsqu'il lui apprend que l'esprit du Seigneur surviendra en elle, que la vertu du Très-Haut la couvrira de son ombre, que le fils qu'elle doit enfanter est le fils de Dieu ; elle répond : « Qu'il soit fait selon votre parole ! » (100, 5)
  • Saint Ephrem : «Marie la toute pure, que les femmes la prient. Car autant Eve est leur mère, d'autant plus grande est leur opprobre. Mais voyez, Marie est leur soeur et leur honneur est d'autant magnifié." (Homélie sur la Foi 12, 15)
  • Le glaive des chérubins mis à l'entrée du paradis à cause de la faute d'Eve, glaive que la nouvelle Eve a enlevé. (Diatessaron 17)
  • De fait, Marie donna naissance sans le concours d’un homme. De même qu’à l’origine, Ève est née d’Adam sans qu’il y ait eu rencontre charnelle, ainsi en est-il de Joseph et de Marie, la vierge son épouse.
  • Eve mit au monde le meurtrier Caïn, Marie le Vivificateur. Celle-là mit au monde celui qui répandit le sang de son frère, celle-ci celui dont le sang fut répandu pour ses frères.
  • Celle-là vit celui qui tremblait et s’enfuyait à cause de la malédiction de la terre; celle-ci celui qui, ayant assumé la malédiction, la cloua sur la croix.
  • La conception de la vierge nous enseigne que celui qui, sans lien charnel, mettrait au monde Adam en le faisant sortir de la terre vierge, a aussi formé sans lien charnel le second Adam dans le sein de la vierge. Le premier Adam était retourné dans le sein de sa mère ; par ce second Adam, qui n’y retourna pas, celui qui était enseveli dans le sein de sa mère en fut retiré.» (Diatessaron P. 66 )
  • Fulgence : «Jadis l'ange mauvais s'approcha d'Eve afin de séparer de Dieu, par elle, l'homme que Dieu avait créé. Aujourd'hui l'ange bon vient à Marie, afin qu'en elle s'unisse à la nature humaine le Fils Unique qui est Dieu. Le diable vint à Eve pour nous ôter la vie, Gabriel vint à Marie pour annoncer que la vie serait rendue aux hommes. Ces immenses perspectives ne seraient pourtant qu'un rêve magnifique mais irréel si elles ne s'inscrivaient, par tous les détails de l'état civil de la Vierge Marie, dans la réalité la plus humblement, ponctuellement, mais concrètement, historique.» (Sermo 2, De Nativ. Christi, n° 6-7 (PL 65,728)
  • Saint Cyrille de Jérusalem : «La mort est venue par une Vierge, il était nécéssaire que la vie vienne par une Vierge». (Lectures catéchistiques 12, 15)
  • Saint Jean de Chrysostome :
  • «Une servante nous a chassé du paradis, par une servante nous avons la vie éternelle. » (Commentaire sur les Psaumes 45, 4)
  • Les signes de la résurrection du Seigneur sont clairs: la ruse a cessé, la jalousie a été bannie, la querelle a été foulée aux pieds, la paix est en honneur et la guerre a pris fin. Nous ne pleurons plus sur Adam, lui qui fut formé le premier (1Tm 2,13), mais nous glorifions le second Adam (1Co 15,47). Nous ne blâmons plus Ève, la désobéissante (Gn 3,6), mais nous disons bienheureuse Marie, la mère de Dieu. Nous ne nous détournons plus de l'arbre, mais nous portons la croix (Lc 14,27)  du Seigneur. Nous ne redoutons plus le serpent (Gn 3,1), mais nous révérons l'Esprit Saint. Nous ne descendons plus en terre, mais nous remontons aux cieux. Nous ne sommes plus exilés du Paradis (Gn 3,23-24), mais nous vivons auprès d'Abraham (Lc 16,22). Nous n'entendons plus dire comme les Juifs: J'ai rendu ton jour semblable à la nuit (Os 4,5), mais nous chantons, dans un sens spirituel: Voici le jour que fit le Seigneur, qu'il soit pour nous jour de fête et de joie (Ps 117,24)! (Homéliaire patristique 115)
  • Saint Jérôme : "La mort est venue par Eve mais la vie est venue par Marie" (Lettres 22, 21)
  • Saint Augustin : "Par une femme un poison a été versé sur l'Homme dans l'intention de le tromper, mais le salut a été répandu sur l'Homme à partir d'une femme afin qu'il renaisse dans la Grâce» (Sermons 51, 3)
  • Hippolyte de Rome : « Le Logos visite Adam dans le sein de la Vierge Mère » (Fragment de la grande Ode).
  • Basile de Césarée : « de même que le premier Adam n’est pas né d’un homme et d’une femme, mais a été formé de la terre, de même le dernier Adam, qui devait guérir la blessure du premier, a pris un corps dans le sein de la Vierge, pour être, quant à la chair, égal à la chair de ceux qui ont péché » (Commentarius in Isaïam 7, 201).
  • Saint Jean Damascène "Jadis, le Seigneur Dieu frappa les auteurs de la race mortelle, qui s'étaient gorgés du vin de la désobéissance, avaient assoupi le regard de leur coeur par l'ivresse de la transgression, appesanti les veux de leur esprit par l'intempérance du péché et s'étaient endormis d'un sommeil de mort: il les exila et les chassa du Paradis d'Éden. Mais ici, celle qui a repoussé tout mouvement de passion, qui a produit le germe de l'obéissance à Dieu et au Père, l'initiatrice de la vie pour la race entière, le Paradis ne la recevra-t-il pas? Le Ciel ne lui ouvrira-t-il pas ses portes avec joie? Oui, n'en doutons pas. Eve, qui prêta l'oreille au message du serpent, qui écouta la suggestion de l'ennemi, dont les sens goûtèrent le charme du plaisir mensonger et trompeur, emporte une sentence de tristesse et d'affliction: elle subit les douleurs de l'enfantement, elle est condamnée à la mort avec Adam et reléguée aux profondeurs de l'Hadès. Mais celle-ci, la tout heureuse en vérité, qui s'inclina docile à la parole de Dieu, fut remplie de la force de l'Esprit et reçut dans son sein, à l'assurance de l'archange, celui qui était la bienveillance paternelle, elle qui, sans volupté et sans union humaine, conçut la Personne du Verbe de Dieu qui remplit tout, elle qui enfanta sans les douleurs naturelles, elle qui fut unie à Dieu dans tout son être, comment la mort pourrait-elle l'engloutir? l'Hadès se fermer sur elle? Comment la corruption oserait-elle s'en prendre au corps qui a contenu la vie? Toutes choses qui répugnent et sont absolument étrangères à l'âme et au corps qui ont porté Dieu." (Jean Damasc. Dormition 2. 3)
La Vierge Marie, de l'Eve nouvelle à l'Immaculée Conception
Mais quel est le rapport entre Marie Eve nouvelle et l'Immaculée Conception ? 


John Henry Newman a décrit Marie comme l'Ève nouvelle en la qualifiant de « grand enseignement fondamental de l'antiquité chrétienne » dans une lettre adressée à Pusey. En qualifiant la Vierge Marie ainsi, on reconnaît implicitement en elle l'Immaculée Conception. 

Egalement, Bryan K Reynolds souvent cité comme charge contre la Vierge Marie, s'en trouve finalement être un honnête défenseur :

"En fin de compte la lecture de Marie comme deuxième Eve conduit à la conclusion que Marie, comme Eve avant elle fut crée sans péchés"
Bryan K Reynolds "Gateway to Heaven: Marian Doctrine and Devotion Image and Typology in the Patristic and Medieval Periods: Doctrine and Devotion" P 330-348

 

Adam Eve
Créé immaculé à partir d'une terre Vierge Créée immaculée à partir de la côte d'Adam

Jésus Est conçu immaculé à partir d'une Mère Vierge

Marie Est conçue immaculée à partir d'une mère stérile

C'est le principe fondamental qui établit un lien entre l'Ève nouvelle et l'Immaculée Conception. En faire une pécheresse, comme le font certains, délibérément ou non, rendrait incompréhensible tout ce que ces Pères ont dit à propos de l'Ève nouvelle.

Mais examinons ce que saint Irénée a à nous dire sur Marie, l'Ève nouvelle !

Dieu réprimandant Adam et Eve. Domenico Zampieri dit le Dominiquin vers 1623 - 1625

Dieu réprimandant Adam et Eve. Domenico Zampieri dit le Dominiquin vers 1623 - 1625

Saint Irénée et Eve Nouvelle

 

Contre les Hérésies III, 22, 4 :

« Parallèlement au Seigneur, on trouve aussi la Vierge Marie obéissante, lorsqu'elle dit : Voici ta servante, Seigneur ; qu'il me soit fait selon ta parole (Lc 1,38).

-Ève, au contraire, avait été désobéissante : elle avait désobéi, alors qu'elle était encore vierge. Car, de même qu'Ève, ayant pour époux Adam, et cependant encore vierge - car ils étaient nus tous les deux dans le paradis et n'en avaient point honte (Gn 2,25), parce que, créés peu auparavant, ils n'avaient pas de notion de la procréation : il leur fallait d'abord grandir , et seulement ensuite se multiplier (Gn 1,28) - de même donc qu'Ève, en désobéissant, devint cause de mort pour elle-même et pour tout le genre humain, de même Marie, ayant pour époux celui qui lui avait été destiné par avance, et cependant Vierge, devint, en obéissant, cause de salut (cf. He 5,9) pour elle-même et pour tout le genre humain. C'est pour cette raison que la Loi donne (Dt 22,23-24) à celle qui est fiancée à un homme, bien qu'elle soit encore vierge, le nom d'épouse de celui qui l'a prise pour fiancée, signifiant de la sorte le retournement qui s'opère de Marie à Ève. Car ce qui a été lié ne peut être délié que si l'on refait en sens inverse les boucles du nœud. »

Le texte débute en mettant en contraste la désobéissance d'Ève avec l'obéissance de Marie. Avant sa désobéissance, Ève était sous la grâce originelle et créée immaculée. En revanche, Marie demeure immaculée grâce à son obéissance.

Pour mieux comprendre l'image de Marie qui "défait les nœuds", revenons nous aussi en arrière et remontons depuis la fin :

  •  "Car ce qui a été lié ne peut être délié que si l'on refait en sens inverse les boucles du nœud."

Puis : 

  •  "C'est pour cette raison que la Loi donne à celle qui est fiancée à un homme, bien qu'elle soit encore vierge, le nom d'épouse de celui qui l'a prise pour fiancée (Dt 22,23-24), signifiant de la sorte le retournement qui s'opère de Marie à Ève."

Examinons la référence de saint Irénée en Dt 22, 23-24 : 

Lorsqu’une jeune fille vierge est fiancée à un homme, si un autre homme la rencontre dans la ville et couche avec elle, vous les amènerez tous les deux à la porte de cette ville et vous les lapiderez jusqu’à ce que mort s’ensuive : la jeune fille, parce que, étant dans la ville, elle n’a pas crié au secours ; l’homme, parce qu’il a abusé de la femme de son prochain. Tu ôteras le mal du milieu de toi.

Ces passages pourraient nous amener à tirer la conclusion que, selon saint Irénée, la désobéissance d'Ève est assimilée à de l'infidélité. Il explique comment cet acte de désobéissance conduit le couple originel, ainsi que le serpent, à être chassés du jardin d'Éden, les condamnant ainsi à une "à mort" et entraînant toute l'humanité dans leur chute.

De même que Marie, Ève était fiancée et vierge. Selon saint Irénée, Ève, en succombant à la tentation du serpent, trahit sa fidélité et perd sa virginité par désobéissance, tandis que Marie la conserve par son obéissance. La virginité, dans ce contexte, ne se limite pas au corps, mais englobe également l'esprit, impliquant le consentement, l'obéissance ou la désobéissance. Ève perd sa virginité en ne résistant pas au mal, tandis que Marie la conserve en acceptant le bien. L'une "n'a pas crié au secours", tandis que l'autre a dit "Je suis la servante du Seigneur".

Peut-on alors établir un parallèle entre la notion de virginité et celle d'immaculée ? Rien n'empêche d'explorer cette piste de réflexion.

À ce sujet, saint Jean Damascène dira justement :

"Elle a trouvé un abîme de grâce, celle qui a gardé sauf le navire d'une double virginité. Elle avait, en effet, veillé à la pureté de son âme non moins qu'à celle de son corps, et sa virginité corporelle en fut elle-même préservée." (Homélie sur la Dormition 6)

Une fois que le dernier nœud est délié, nous retrouvons l'origine immaculée d'Ève.

Le dénouement de cette citation du disciple de Polycarpe nous ramène au premier argument et souligne ce que l'Évêque vient de démontrer. Le nœud créé par la désobéissance doit être défait par l'obéissance d'une Ève dans la même condition que la précédente, c'est-à-dire non pas créée, mais conçue immaculée.

NB :

  • Nous reviendrons sur les fiançailles et le mariage entre Dieu et Israël/ Dieu et l'Eglise à travers les Ecritures. 
  • Les catholiques professent la Virginité perpétuelle de Marie afin de souligner par une réalité physique, la fidélité inébranlable de la Vierge Marie. 
"Marie qui défait les noeuds" par Hélène Avot

"Marie qui défait les noeuds" par Hélène Avot

Contre les Hérésies V, 19, 1 :

Si donc le Seigneur est venu d'une manière manifeste dans son propre domaine; s'il a été porté par sa propre création, qu'il porte lui-même; s'il a récapitulé, par son obéissance sur le bois, la désobéissance qui avait été perpétrée par le bois, si cette séduction dont avait été misérablement victime Ève, vierge en pouvoir de mari, a été dissipée par la bonne nouvelle de vérité magnifiquement annoncée par l'ange à Marie, elle aussi vierge en pouvoir de mari - car, de même que celle-là avait été séduite par le discours d'un ange, de manière à se soustraire à Dieu en transgressant sa parole, de même celle-ci fut instruite de la bonne nouvelle par le discours d'un ange, de manière à porter Dieu en obéissant à sa parole; et, de même que celle-là avait été séduite de manière à désobéir à Dieu, de même celle-ci se laissa persuader d'obéir à Dieu, afin que, de la vierge Eve, la Vierge Marie devînt l'avocate; et, de même que le genre humain avait été assujetti à la mort par une vierge, il en fut libéré par une Vierge, la désobéissance d'une vierge ayant été contrebalancée par l'obéissance d'une Vierge -; si donc, encore une fois, le péché du premier homme a reçu guérison par la rectitude de conduite du Premier-né, si la prudence du serpent a été vaincue par la simplicité de la colombe Mt 10,16 et si par là ont été brisés ces liens qui nous assujettissaient à la mort.

Comme précédemment, la citation commence par aborder les virginités et les fiançailles d'Ève et de Marie. Cependant, l'évêque de Lyon nous offre également une appellation étonnante de la Vierge Marie. Si nous devions taquiner nos frères protestants, nous pourrions presque mettre ici un "avertissement" : "la Vierge Marie devînt l'avocate (d'Ève); et, de même que le genre humain avait été assujetti à la mort par une vierge, il en fut libéré par une Vierge". Nous devons accueillir cette affirmation, qui frôle la corédemption ! Par son obéissance, Marie rachète Ève et, à travers elle, sa descendance (cf. Gn 3, 15/Ap 12, que nous aborderons dans un article ultérieur). Souvenons-nous de cet extrait de la citation précédente (III, 22, 4) : "de même donc qu'Ève, en désobéissant, devint cause de mort pour elle-même et pour tout le genre humain, de même Marie, ayant pour époux celui qui lui avait été destiné par avance, et cependant Vierge, devint, en obéissant, cause de salut (cf. He 5,9) pour elle-même et pour tout le genre humain."

La Vierge Marie, de l'Eve nouvelle à l'Immaculée Conception
La prédication apostolique 33

 Ce fut à cause d'une vierge désobéissante que l'homme fut frappé, et après sa chute, devint sujet à la mort. De même, c'est à cause de la Vierge docile à la parole de Dieu que l'homme a été ramené à la vie et la recouvra. Le Seigneur est venu chercher la brebis perdue, c'est-à-dire l'homme qui s'était égaré. Ce pourquoi il ne s'est fait créature que par celle-là même qui était issue de la race d'Adam, et il en a gardé toute la ressemblance. En effet, il était nécessaire qu'Adam fût récapitulé dans le Christ afin que ce qui est mortel fût englouti par l'immortalité, qu'Eve fût restaurée en Marie, afin qu'une Vierge devenant l'avocate d'une vierge, la désobéissance de l'une fût détruite par l'obéissance de l'autre.

La Vierge Marie défait le nœud de la désobéissance d'Ève et devient son avocate, libérant ainsi le genre humain. Il est important de souligner que tout cela n'est bien sûr possible que par l'œuvre du Christ.

À la fin de cet article, il semble difficile de ne pas aboutir à la conclusion de l'Immaculée Conception de Marie. En effet, comment Marie aurait-elle pu réussir là où Ève a échoué, si elle eût été sous le poids du péché originel tandis qu'Ève était sous la grâce originelle ?

"Sans moi, vous ne pouvez rien faire" (Jn 15, 5)

Que dit le dogme de l'Immaculée Conception ? Il dit que la Vierge Marie à été préservée du péché originel dès sa conception. Qu'elle a reçu une grâce spéciale de Dieu par anticipation des mérites du Christ. 

Marie, l'Ève nouvelle, a obéi là où Ève, sous la grâce originelle, a désobéi. Elle défait le dernier nœud d'Ève et devient son avocate, étant ainsi la cause de la libération du genre humain qui, par Ève, avait été fait captif.

Mais comment cela aurait-il été possible si Marie n'avait pas reçu la grâce d'être préservée du péché dès sa conception ?

Cela ne diminue en rien la place du Christ. Au contraire, comme le souligne Jean 15, 5 : "En dehors de moi, vous ne pouvez rien faire", et cela s'applique évidemment aussi à la Vierge Marie, qui sans les mérites du Christ, n'aurait pas pu obéir à l'Annonciation ni consentir à la Croix.

Saint Augustin, pour ne citer que lui, insiste bien sur ce point dans son commentaire sur l'Évangile de saint Jean : 

80, 3 "Celui-là porte beaucoup de fruit", il n'ajoute pas: sans moi vous ne pouvez faire que peu de chose, mais il dit: "Vous ne pouvez rien faire". Donc on ne peut faire ni peu ni beaucoup sans celui sans lequel on ne peut rien faire. "
 

31, 9 De grands prodiges eurent lieu, même au moment de la résurrection du Sauveur et de son ascension: alors ses disciples opérèrent des miracles éclatants, mais ils n'étaient que les instruments de Celui qui en avait tant fait lui-même, car il leur avait dit: "Vous ne pouvez rien faire sans moi.

Rédigé par Marc

Publié dans #Pères de l'Eglise, #Immaculée Conception, #Nouvelle Eve

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